Entretien | Takeifa

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Cette semaine la famille Keita nous fait découvrir l’histoire du groupe.
Cette semaine la famille Keita nous fait découvrir l’histoire du groupe.
Cette semaine la famille Keita nous fait découvrir l’histoire du groupe.

 

Bio [source: myspace http://www.myspace.com/takeifa]

Artistes de père en fils… Il y a des familles qui ont l’art de cultiver des dons artistiques… La famille Keïta est de celles-là, qui s’organisent autour du fils prodige, Jacques, et sur les deux piliers que sont le père et la maman… Cheikhna Keïta, le père, est commissaire de police. Il a des talents artistiques qu’il ne dévoile pas aisément. Ses différents lieux d’affectation dans le Sénégal sont autant de haltes et de repères dans le destin artistique de ses enfants.

 

 

Durant le séjour de la famille à Kolda, dans le sud du Sénégal, son fils Jacques fait vibrer des foules d’admirateurs lors de concerts de rap. C’est qu’il est surtout bon chanteur, ne se contentant pas de vociférer des textes. La carrière de footballeur qu’il voulait tenter est déjà derrière lui. Il sait que le hip hop est un mouvement très ouvert, mais il sait également qu’il exige beaucoup de peine et de rigueur. Lorsque la famille revient à Dakar vers 1998, le nouveau mot d’ordre dans la maison est: fortifier l’assise musicale de Jacques. On lui achète des CD variés, on dompte son tempérament un peu trop vif, on lui corrige sévèrement ses textes, même ceux qui, comme « Pencu », ne semblent être qu’une suite d’onomatopées.

 

En 1999, il enregistre sa première maquette, « Djily ». Pendant que le père prend service à Fatick, une deuxième maquette sort: « Jamm ». Les textes interrogent la paix dans le monde, surtout à partir des événements du 11 septembre. La famille décide de constituer un véritable groupe musical autour de Jacques. Le père veille à tout payer après de larges concertations au sein de la famille, et même l’avis des tout petits était recueilli. Des ateliers sont tenus à Fatick, des musiciens recrutés, notamment un batteur et un guitariste. Jacques gratte déjà sur les cordes. Il s’agit, à partir de là, de construire un univers dans lequel ses frères peuvent le rejoindre. Cheikh Tidiane, qui était artiste peintre, se rapproche de Jacques et travaille des accords de guitare tout en livrant quelques textes de son cru.

 

 

On en oublierait presque qu’il a été lauréat du Prix de l’Union Latine pour la jeune création (à deux reprises). Suit Ibrahima, le quatrième fils de la famille, puis Abdourahmane qui était dans la restauration et qui deviendra le manager du groupe. À Fatick, Jacques enchaîne les concerts et les radios, chante « Myriam » ou « Jacques » (qu’il se dédie à lui-même); la famille finance sur fonds propres une petite tournée qui les mènera à Foundiougne, pas très loin, mais déjà assez pour commencer à penser que la vie ne va pas tarder à être faite de sonos à déplacer et d’instruments à brancher. Il arrive même que Jacques anime le vernissage d’une exposition de son frère. Le père est affecté à Louga. À la demande de ses enfants, il va fournir quelques textes au groupe, lui qui a toujours écrit sans jamais éprouver le besoin de se faire lire ou entendre. La demande viendra spontanément des enfants Keïta. La maman, qui a développé un grand sens musical auprès d’ex-colocataires de Saint-Louis, intervient dans l’orientation musicale du groupe, dans le style et dans le genre.

 

 

Désormais les paroles seront à la fois chantées et dites. Sur fonds propres, la famille organise une autre tournée. Le ministère de la Culture leur loue le matériel du « Son et Lumière ». Entre temps, Jacques a été rejoint par sa Makhoudia à la basse et deux autres de ses frères, Ibrahima et Fallou. Ce dernier n’avait jamais pensé faire autre chose qu’une carrière de footballeur. Lors d’un concours organisé par une ONG internationale, il est lauréat pour la ville de Louga. Il se produira dans quelques pays de la sous-région et devant des chefs d’État. Même Jacques n’avait osé rêver d’une telle consécration. Fallou aura envie d’intégrer le groupe à la suite de cette expérience. La tournée familiale peut démarrer. Les concerts roulent de Diourbel à Kébémer, de Thiès à Saint-Louis. Sur la scène, d’autres groupes viennent leur dire leur sympathie. Le message de cette famille de talents multiples et solidaires est fort simple: il ne suffit pas d’avoir une belle voix, cinq ou six chansons, un producteur et un studio pour se lancer. La musique est une longue odyssée et, comme ils semblent le dire en ch,,ur, si vous ne consacrez pas de temps au travail, le travail ne vous donnera rien. La seule chose qui importe pour le moment, conclut Papa Cheikhna, ce ne sont pas des recettes de guichet ou des éclats de gloire éphémère, mais plus humblement de vivre un rêve familial ensemble, en travaillant.

 

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