Le programme Letras Africanas (Lettre Africaines) de Casa África tend à rapprocher les principales voix de la littérature africaine contemporaine du public espagnol.
La littérature est, sans doute, l’une des voies indispensables pour nous rapprocher de la réalité sociale, politique et culturelle du continent africain. Cependant, l’accès du lecteur espagnol à cette énorme et très riche production littéraire est très limité, pour des raisons liées à sa traduction et sa rare insertion sur le marché du livre dans notre pays.
Par ce projet, Casa África souhaite contribuer à remédier à ce manque, ceci grâce à une double ligne d’action : en facilitant la présence dans différentes villes espagnoles des écrivains les plus importants du continent et en encourageant la lecture d’une œuvre de ces mêmes auteurs dans les localités où ils se rendent.
Au cours du projet “Letras Africanas” l’écrivain Fatou Diome a été invité en Espagne à participer dans une rencontre littéraire avec la communauté d’écrivains du Navarre et du Pays Basque. L’événemet a eu lieu le 21 et 22 novembre 2011 à Pamplona et San Sebastian.
Biographie
Fatou Diome est née en 1968 sur la petite île de Niodior, dans le delta du Saloum, au sud-ouest du Sénégal. Elle est élevée par sa grand-mère.Contrairement à ce qu’exigent les traditions de sa terre natale, elle côtoie les hommes plutôt que d’aller aider les femmes à préparer les repas et assurer les tâches ménagères. Toujours en décalage avec le microcosme de l’île, elle décide d’aller à l’école et apprend le français. Sa grand-mère met un certain temps à accepter le fait qu’elle puisse être éduquée : la petite Fatou doit aller à l’école en cachette jusqu’à ce que son instituteur parvienne à convaincre son aïeule de la laisser poursuivre. Elle se passionne alors pour la littérature francophone.
À treize ans, elle quitte son village pour aller poursuivre ses études dans d’autres villes du Sénégal tout en finançant cette vie nomade par de petits boulots : elle va au lycée de M’bour, travaille comme bonne en Gambie et finit par entamer des études universitaires à Dakar. À ce moment, elle songe à devenir professeur de français, loin de l’idée de quitter son pays natal.Mais à vingt-deux ans, elle tombe amoureuse d’un Français, se marie et décide de le suivre en France. Rejetée par la famille de son époux, elle divorce deux ans plus tard et se retrouve en grande difficulté, abandonnée à sa condition d’immigrée sur le territoire français. Pour pouvoir subsister et financer ses études, elle doit faire des ménages pendant six ans, y compris lorsqu’elle peut exercer la fonction de chargée de cours durant son DEA, fonction qui lui apporte un revenu insuffisant pour vivre.
En 1994, elle s’installe en Alsace. Elle est étudiante à l’université de Strasbourg où elle termine aujourd’hui son Doctorat ès lettres sur Le Voyage, les échanges et la formation dans l’œuvre littéraire et cinématographique de Sembène Ousmane, tout en donnant des cours.Elle se consacre également à l’écriture : elle a publié La Préférence nationale, un recueil de nouvelles, aux éditions Présence africaine en 2001. Le Ventre de l’Atlantique est son premier roman, paru en 2003 aux éditions Anne Carrière.
Son second roman, Kétala, paraît en 2006. Casa África a publié aussi la traduction à l’espagnol de « Celles qui attendent », son dernier livre.