Le 15 octobre passé s’est tenu au Théâtre National Daniel Sorano de Dakar le spectacle “Las Dos Orillas/Les Deux Rives” par le baryton espagnol Luis Llaneza et la pianiste bulgare Radostina Petkova. À l’occasion de la Fête Nationale d’Espagne, l’Ambassade d’Espagne au Sénégal a voulu repenser cette festivité et l’honorer en sortant des stéréotypes tant connus de la paella et du flamenco comme les deux grands emblèmes qui caracterisent la culture espagnole à l’étranger.
Pour ce faire, après une cérémonie privée le 12 octobre à la Résidence de Mme. l’Ambassadrice sur un fond musical de kora par l’artiste hispano-sénégalais Sirifo Kouyaté, il a été question d’élargir la célébration au grand public et de convier les spectateurs dakarois à découvrir la musique espagnole et ses sonorités sous un autre visage.
Luis Llaneza, baryton à la carrière de longue haleine, a chanté sur les scènes des quatre coins du monde et a fait preuve, au fil de ses représentations, de son amour pour les rythmes traditionnels de l’Espagne et de l’Amérique Latine. Son accompagnatrice, Radostina Petkova, s’est produit sur la scène européenne aux côtés de chanteurs lyriques et musiciens classiques de rénom, faisant preuve d’une énorme versatilité. Elle est une pianiste aux doigts souples, qui s’envolent et se posent sur les touches avec la grâce d’un oiseau qui connaît bien les mouvements du vent. Tel cet oiseau, elle nous emporte dans une traversée lyrique autour des musiques hispano-américaines, guidée par la voix voluptée de Llaneza. Ensemble, ils nous ont
offert la possibilité de visiter la pampa argentina, les rues de La Habana ou encore les villages blancs de l’Andalousie.
Peu familiarisé à ce type de spectacle, le public a reçu chaleureusement le répertoire minutieusement sélectionné par Luis Llaneza et a applaudi la délicatesse de Petkova à l’accompagnement. Le sentiment égorgé dans chaque note s’est transmis à ceux assis dans les gradins, le silence dans la salle s’est laissé combler par le jeu du piano à queue. Et, c’est ainsi que l’on a vu la fête du 12 octobre se réinventer et que Dakar, au Théâtre National Daniel Sorano, a pu découvrir une représentation nouvelle de l’Espagne.