Dans le cadre de la Fête nationale de l’Espagne, l’Ambassade d’Espagne au Sénégal a présenté, le 13 et 14 octobre dernier, à Dakar, la commémoration du 10ème anniversaire du projet Ella Poema. Une iniative pluridisciplinaire, focalisée sur la danse et créée à Dakar par la chorégraphe, cinéaste et commissaire en arts scéniques Aïda Colmenero Dïaz. Le projet, qui a parcouru quinze pays du continent africain, vise à revendiquer et donner la voix aux jeunes femmes créatrices qui collaborent à mettre l’Afrique sur la carte des avant-gardes artistiques.
Le spectacle du 13 octobre s´est tenu au Théâtre Nationale Daniel Sorano, où l’on a présenté « Qué importa el abismo », pièce en solo créée avec et interprétée par Estelle Foli, et « 2 de noviembre quitador de miedos », duo crée en 2013 à Dakar et interprété par Amie K. Mbaye et Clarisse Léa Sagna.
Le soir du spectacle, la chair de poule avec la puissance et la maitrise corporelle d’Estelle Foli, le public s’est imprégné de la poésie d’Ella Poema, un voyage vers les non-dits, l’incompréhension, la douleur, l’ancestralité et le mysticisme qui entourent le Sénégal, ses arts et ses danses.
En profitant de la présence de la chorégraphe dans le pays, le long de la semaine, Aïda Colmenero Dïaz a aussi mené une résidence de création avec des danseuses provenant, principalement, du milieu de la danse traditionnelle sénégalaise, le sabar. Avec le soutien de la danseuse togolaise Estelle Foli, elles ont partagé l’univers d’Aïda avec les participantes et les ont formé à son approche et sa vision de la danse. L’objectif : oublier ce qu’elles savaient jusqu’à présent et se laisser sentir, reconnecter avec elles-mêmes pour pouvoir connecter entre elles. Une formation puissante menée à bien grâce au Programme ACERCA.
La commémoration de ce 10ème anniversaire du projet fut clôturé, le 14 octobre, par une rencontre, à l’Instituto Cervantes de Dakar, avec la chorégraphe et les danseuses où l’on a pu connaître et comprendre la technique d’Aïda Colmenero, regarder les court-métrages créés au fil des années, profiter de la restitution de la résidence qui s’était tenue à la Maison des Cultures Urbaines de Ouakam et parler danse, art, création et affectivité avec les participantes et la créatrice du projet.
Un vidéo essaie de traduire et partager le lyrisme et la gratitude d’avoir pu accueillir ce projet à Dakar, mais la bougie a été soufflée et ne reste que le vœu d’une longue vie et prospérité à Ella Poema et toutes les poètes qui écrivent les pas de ce projet autour du continent.